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Résumé : Il est courant d’inscrire La Logique du vivant de François Jacob dans la mouvance de l’épistémologie historique. Par contraste avec cette interprétation, nous montrons tout d’abord que c’est dans le cadre même de son itinéraire scientifique qu’émergea le problème de penser l’histoire de l’étude des êtres vivants. Nous montrons ensuite que c’est l’opposition à la conception biologisante de Jacques Monod relative au développement du savoir scientifique (sélection des idées) qui a conduit Jacob à engager un examen le menant à reconnaître une succession temporelle d’objets dont l’émergence recompose la pensée biologique. Enfin, nous soutenons que ce réexamen a effectivement produit une lecture de l’histoire de la biologie concordante avec d’autres tentatives menées à la même époque (comme celles que l’on trouve chez Foucault et, par-delà, chez Canguilhem), mais que cette concordance relève de la rencontre et non de l’adoption ni même de l’inspiration. En définitive, tout en exhibant certaines caractéristiques de l’épistémologie historique, La Logique du vivant est le livre d’un biologiste que les circonstances de sa recherche scientifique ont conduit à l’histoire.

Mots-clés : épistémologie historique ; intégron ; sélection naturelle des idées ; hérédité ; population ; Gaston Bachelard ; Ludwig Boltzmann ; Georges Canguilhem ; Michel Foucault ; Thomas Kuhn.

Revue d’histoire des sciences I Tome 73-2 I juillet-décembre 2020 I 237-272

 

Jacob
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